Les marchés actions dans les pays développés ont terminé l’année en ordre dispersé. Les Etats Unis clôturent l’année sur de nouveaux records. Le Dow Jones s’adjuge +8,5% et le Nasdaq +14%. A contrario, en Europe un redémarrage de la croissance timide, des tensions géopolitique importantes et le retour d’incertitudes au Portugal et en Grèce ont miné les performances, l’Euro Stoxx 50 s’adjugeant un mince +0,7%. Au Japon, les réformes menées l’année dernière par le Premier Ministre, orientées vers une politique de l’offre visant à augmenter l’inflation et les salaires, n’ont pas donné entière satisfaction, ce qui n’a pas empêché la réélection de Shinzo Abe au poste de Premier Ministre qui annonce un nouveau plan de relance. Le Nikkei clôture l’année 2014 sur une performance de +7,1%

Les pays émergents ont eux aussi connu des performances hétérogènes. La bourse de Moscou, fragilisée par les sanctions internationales et la baisse des cours du pétrole cède -19% alors que les bourses de Bombay et Shanghai portées par les espoirs de réforme pour la première et par un assainissement du secteur financier et le recul de la corruption pour la seconde progressent de +30% chacune.

Les profits des entreprises européennes n’ont ainsi pas été au rendez-vous en 2014. Qu’en sera-t-il en 2015 ? La baisse des cours du pétrole de -50% depuis le milieu de l’année, la dévaluation de l’euro face au dollar de -15% depuis le mois de mai ainsi qu’une politique monétaire accommodante de la part de la Banque Centrale Européenne sont autant de facteurs qui nous autorisent à faire preuve d’un optimisme prudent cette année.

Surtout, il existe en Europe un potentiel de rattrapage des marchés sur le marché nord-américain en terme de valorisation. A fin 2014 l’indice S&P 500, représentatif des 500 plus grandes valeurs américaines, est ainsi valorisé 27 fois les bénéfices contre 14 fois pour la MSCI Europe[1], représentatif des 440 plus grandes valeurs européennes. Cette cherté relative des marchés américains par rapport aux marchés européens est corroborée par la rentabilité des capitaux propres dans chacune de ces régions.

Tout comme à fin 2013 et tant que les actions européennes n’auront pas comblées leur retard en terme de valorisation par rapport aux autres zones géographique, nous privilégions, dans les allocations d’actifs une exposition aux actions européennes importante et sommes prudents quant aux actions américaines dont les valorisations et les rentabilités ont beaucoup augmentées ces dernières années.

Les obligations européennes ont connu une performance inattendue en 2014 qui s’explique par la faiblesse des taux de la Banque Centrale Européenne contrainte de renforcer une politique monétaire accommodante. La valorisation d’une obligation étant d’autant plus importante que les taux directeurs sont faibles. Or, le principal taux directeur de la Banque Centrale Européenne est aujourd’hui fixé à 0,05%. Tant que la reprise de l’inflation en Europe mais aussi de la croissance et de l’emploi n’est pas confirmée, il est peu probable que la BCE entame une normalisation de sa politique monétaire et donc une augmentation de son taux directeur. Si cela été le cas, cette augmentation aurait pour effet de faire chuter la valorisation des obligations.

L’or n’a profité en 2014 ni de l’instabilité géopolitique en Europe de l’Est, ni des craintes qui ressurgissent concernant l’Europe du Sud ni de la faiblesse de la croissance eu Europe Occidentale. L’once d’or fin cède -2,82% sur l’année après avoir perdu -27% en 2013. Rappelons que sur longue période, la performance réelle de l’or (retraitée de l’inflation) est négative. Cet actif est donc à utiliser avec une extrême parcimonie dans les allocations d’actifs à titre de diversification, sa performance étant souvent décorrélée de celle des marchés financiers et pourquoi pas de manière opportuniste dans les périodes d’incertitude des marchés.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour connaître la baisse totale des prix de l’immobilier en 2014. Les chiffres officiels de l’indice Notaires-INSEE ne donnent en valeurs définitives que les statistiques arrêtées au 1er trimestre 2014. À cette date, les prix des logements diminuent dans l’ensemble de 1.9 % sur un an (-1.4 % pour les appartements, -2.1 % pour les maisons). Sur 3 ans, l’indice Notaires-INSEE sur les prix de l’immobilier ancien diminue de -4,4%[2] en valeur nominale. A cette baisse il convient de soustraire l’impact de l’inflation qui progresse sur la même période de 4,2% environ ce qui porte la baisse des prix de l’immobilier à -8,3% en valeur réelle et en un peu moins de 3 ans. Mais ce n’est pas tout, ajoutons à cela une baisse des taux d’emprunt de 158 points de base correspondant à une baisse de prix de -14,5%[3] et nous obtenons en cumulé une réduction globale des prix réels de plus de -20% sur cette période. Malgré cette baisse, les prix de l’immobilier sont encore loin d’un niveau qui puisse être  acceptable au regard du revenu disponible des ménages. Un contexte économique déflationniste, un taux de chômage important et un revenu disponible des ménages en baisse sont autant d’éléments qui, nous le pensons, continueront à faire baisser les prix de l’immobilier ou du moins à les stabiliser pour une longue période partout en France et à dégonfler la bulle immobilière apparue dans le courant des années 2000.

La rémunération des fonds en euros a sauf exception continué de baisser en 2014. Cette baisse des performances est limitée en valeur réelle par la faiblesse de l’inflation en Europe. Elle est néanmoins effective et nous continuerons à vous sensibiliser sur la nécessité de diversifier votre épargne vers des supports plus dynamiques intégrant entre autres l’investissement en actions afin d’assurer dans le futur une rémunération satisfaisante de vos avoirs financiers.



[1] Ratio.cours sur bénéfice ajusté du cycle économique dit CAPE SHILLER

[2] Entre le 3ème trimestre 2011 et le 2ème trimestre 2014, l’indice Notaires-INSEE sur les prix de l’immobilier ancien en France est passé de 110.5 à 105.6

[3] Source Crédit Logement : http://www.creditlogement.fr/Observatoire.asp

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